Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI), également appelées "pierre papier", représentent une avenue intéressante pour investir dans l'immobilier locatif sans les contraintes de la gestion directe. Elles permettent d'accéder à un marché diversifié, allant des bureaux aux commerces, en passant par les entrepôts, avec un ticket d'entrée plus abordable que l'acquisition d'un bien en direct. Cependant, la fiscalité des SCPI est un élément déterminant pour évaluer la rentabilité réelle de cet investissement immobilier. Comprendre les mécanismes fiscaux, les régimes d'imposition et les stratégies d'optimisation est donc essentiel pour tout investisseur souhaitant optimiser ses revenus et minimiser son imposition, maximisant ainsi le rendement de son placement financier.
Il offre ainsi aux investisseurs les clés pour prendre des décisions éclairées, investir judicieusement et maximiser le rendement de leur placement financier dans l'immobilier mutualisé.
Les différents types de SCPI et leurs impacts fiscaux
Il existe plusieurs catégories de SCPI, chacune ayant un régime fiscal spécifique. Le choix du type de SCPI doit donc être mûrement réfléchi en fonction de vos objectifs financiers, de votre horizon d'investissement et de votre situation fiscale personnelle. Les SCPI de rendement, les SCPI fiscales et les SCPI européennes présentent des caractéristiques distinctes qui influencent considérablement leur traitement fiscal et, par conséquent, la rentabilité nette de votre investissement.
Classification des SCPI
La classification des SCPI s'opère principalement selon leur vocation et leurs objectifs d'investissement. Les SCPI de rendement sont les plus courantes et visent à distribuer des revenus réguliers. Les SCPI fiscales, quant à elles, sont conçues pour procurer des avantages fiscaux spécifiques en ciblant des niches immobilières éligibles à des dispositifs incitatifs. Enfin, les SCPI de plus-value se concentrent sur la valorisation du patrimoine immobilier à long terme, en privilégiant l'acquisition de biens à fort potentiel de revente.
- **SCPI de rendement :** Ces SCPI ont pour objectif principal de distribuer des revenus réguliers aux associés, sous forme de dividendes. Elles investissent dans un portefeuille diversifié de biens immobiliers (bureaux, commerces, locaux d'activités) et génèrent des loyers provenant de ces actifs immobiliers. Le rendement moyen d'une SCPI de rendement se situe généralement entre 4% et 6% par an.
- **SCPI fiscales :** Elles permettent de bénéficier de réductions d'impôt en investissant dans des biens immobiliers éligibles à des dispositifs fiscaux spécifiques, tels que Pinel, Malraux ou déficit foncier. Ces SCPI ciblent des niches spécifiques du marché immobilier et sont soumises à des conditions d'éligibilité strictes.
- **SCPI de plus-value :** Ces SCPI cherchent à valoriser le capital investi à long terme, en investissant dans des biens immobiliers ayant un fort potentiel de revente. Elles privilégient l'acquisition de biens situés dans des zones géographiques en développement ou nécessitant des travaux de rénovation pour augmenter leur valeur. Le rendement de ces SCPI est moins prévisible que celui des SCPI de rendement, mais le potentiel de gain en capital peut être plus élevé.
Focus sur les SCPI fiscales
Les SCPI fiscales sont spécifiquement conçues pour offrir des avantages fiscaux attractifs aux investisseurs, en contrepartie d'un investissement dans des biens immobiliers répondant à des critères précis. Parmi les SCPI fiscales les plus populaires, on retrouve les SCPI Pinel, les SCPI Malraux et les SCPI de déficit foncier. Chaque type de SCPI possède ses propres caractéristiques, ses propres conditions d'éligibilité et ses propres mécanismes fiscaux, qu'il est essentiel de connaître et de comprendre avant d'investir, afin d'évaluer correctement les avantages et les risques associés.
Par exemple, les SCPI Pinel permettent de bénéficier d'une réduction d'impôt sur le revenu en contrepartie d'un engagement de location du bien immobilier pendant une durée déterminée (6, 9 ou 12 ans). Le taux de la réduction d'impôt varie en fonction de la durée d'engagement de location, allant de 10,5% à 17,5% du montant investi pour les investissements réalisés jusqu'au 31 décembre 2024, dans la limite d'un plafond de 300 000 euros. Il est crucial de comprendre que le non-respect des conditions de location (plafonds de ressources des locataires, plafonds de loyers, etc.) peut entraîner la remise en cause de l'avantage fiscal et obliger l'investisseur à rembourser les réductions d'impôt perçues.
- **SCPI Pinel :** Offrent une réduction d'impôt sur le revenu en contrepartie d'un engagement de location. La réduction varie de 10,5% à 17,5% pour les investissements réalisés jusqu'au 31 décembre 2024, sur un investissement plafonné à 300 000 euros. La durée de location doit être de 6, 9 ou 12 ans.
- **SCPI Malraux :** Permettent de bénéficier d'une réduction d'impôt en investissant dans la rénovation de biens immobiliers situés dans des secteurs sauvegardés ou des zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. La réduction d'impôt peut atteindre 30% des travaux de rénovation, dans la limite d'un plafond annuel de 400 000 euros pour les dépenses éligibles. L'investissement doit être maintenu pendant une durée minimale de 9 ans.
- **SCPI de déficit foncier :** Permettent de déduire de son revenu global le déficit foncier généré par les travaux de rénovation réalisés sur des biens immobiliers. Le déficit foncier est limité à 10 700 euros par an et peut être reporté sur les revenus fonciers des 10 années suivantes. Cette SCPI est particulièrement intéressante pour les investisseurs fortement imposés.
SCPI européennes
Investir dans des SCPI européennes permet de diversifier son patrimoine immobilier au-delà des frontières françaises et de profiter des opportunités offertes par les différents marchés immobiliers européens. Cependant, il est important de prendre en compte les spécificités fiscales de chaque pays (impôt sur les sociétés, taxe foncière, etc.), ainsi que les conventions fiscales bilatérales entre la France et les pays concernés. Ces conventions visent à éviter la double imposition des revenus de source étrangère et à définir les modalités d'imposition des revenus perçus à l'étranger. La fiscalité des SCPI européennes peut varier considérablement d'un pays à l'autre, il est donc fortement conseillé de se renseigner auprès d'un expert fiscal spécialisé en immobilier international avant d'investir, afin d'optimiser sa fiscalité et d'éviter les mauvaises surprises.
Par exemple, les revenus fonciers perçus d'une SCPI investie en Allemagne sont imposables en Allemagne, mais également en France. La convention fiscale franco-allemande prévoit que l'impôt payé en Allemagne est déductible de l'impôt dû en France, ce qui permet d'éviter la double imposition. Cependant, les prélèvements sociaux (CSG, CRDS) restent dus en France sur les revenus de source étrangère. Il est donc primordial de comprendre les mécanismes fiscaux spécifiques à chaque pays et les conventions fiscales applicables pour optimiser son investissement et éviter la double imposition.
- Les conventions fiscales bilatérales visent à éviter la double imposition des revenus de source étrangère et à définir les modalités d'imposition.
- L'impôt payé à l'étranger est généralement déductible de l'impôt dû en France, dans les limites prévues par la convention fiscale.
- Les prélèvements sociaux (CSG, CRDS) restent dus en France sur les revenus de source étrangère, même en cas d'imposition à l'étranger.
La fiscalité des revenus de SCPI
Les revenus distribués par les SCPI sont soumis à l'impôt sur le revenu (IR) et aux prélèvements sociaux (CSG, CRDS). Le régime d'imposition applicable dépend de la nature des revenus (revenus fonciers, revenus financiers) et du régime fiscal choisi par l'investisseur (régime micro-foncier, régime réel). Une bonne compréhension de ces mécanismes fiscaux, ainsi que des taux d'imposition applicables, est indispensable pour anticiper sa charge fiscale, optimiser ses revenus et maximiser la rentabilité nette de son investissement en SCPI.
Nature des revenus distribués
Les revenus distribués par les SCPI peuvent être de différentes natures, en fonction des activités de la SCPI et de la nature des actifs immobiliers détenus. Les revenus fonciers sont les plus courants, car ils proviennent des loyers perçus par la SCPI auprès des locataires de ses biens immobiliers (bureaux, commerces, locaux d'activités). Les revenus financiers peuvent également être distribués, notamment en cas de cession de parts de sociétés immobilières ou de placement de trésorerie. Enfin, les revenus exceptionnels peuvent être générés par la cession d'immeubles par la SCPI, notamment en cas de plus-value réalisée lors de la vente d'un bien immobilier.
Régime d'imposition des revenus fonciers
Il existe deux régimes d'imposition pour les revenus fonciers perçus via une SCPI : le régime micro-foncier et le régime réel. Le régime micro-foncier est un régime simplifié qui s'applique automatiquement si vos revenus fonciers bruts ne dépassent pas 15 000 euros par an. Il permet de bénéficier d'un abattement forfaitaire de 30% sur les revenus bruts, censé représenter les charges liées à la gestion des biens immobiliers. Le régime réel, quant à lui, permet de déduire l'ensemble des charges réelles liées à la gestion des biens immobiliers (intérêts d'emprunt, frais de gestion, travaux, assurance, etc.), ce qui peut être avantageux si vos charges sont supérieures à 30% de vos revenus bruts.
Le régime micro-foncier est simple à utiliser et ne nécessite pas de déclaration détaillée des charges, mais il peut être moins avantageux que le régime réel si vos charges déductibles dépassent 30% de vos revenus bruts. Le régime réel, quant à lui, nécessite une déclaration plus détaillée des charges et la conservation des justificatifs, mais il permet d'optimiser sa fiscalité en déduisant l'ensemble des charges réelles. Il est donc essentiel de bien évaluer sa situation personnelle et le montant de ses charges pour choisir le régime le plus adapté et minimiser son imposition. Par exemple, si vous avez des intérêts d'emprunt importants à déduire, le régime réel sera probablement plus avantageux.
- **Régime micro-foncier :** Abattement forfaitaire de 30% sur les revenus bruts (si revenus bruts < 15 000€). Simple et sans justificatifs.
- **Régime réel :** Déduction de l'ensemble des charges réelles liées à la gestion des biens immobiliers. Nécessite une déclaration détaillée et la conservation des justificatifs.
- L'option pour le régime réel est possible même si les revenus sont inférieurs à 15 000 euros, si cela est plus avantageux. L'option est irrévocable pendant 3 ans.
Prélèvements sociaux
Les revenus distribués par les SCPI sont également soumis aux prélèvements sociaux (CSG, CRDS), dont le taux global est de 17,2% en 2024. Ces prélèvements sont dus sur l'ensemble des revenus fonciers et financiers, après application de l'abattement forfaitaire (régime micro-foncier) ou déduction des charges (régime réel). Il est donc crucial de prendre en compte ces prélèvements sociaux dans le calcul de la rentabilité nette de son investissement en SCPI, car ils représentent une part importante de la charge fiscale globale. Par exemple, pour un investissement générant 1 000 euros de revenus fonciers, les prélèvements sociaux s'élèveront à 172 euros.
Cas spécifique des SCPI étrangères
Les revenus de SCPI étrangères sont soumis à une imposition à la source dans le pays où se situe le bien immobilier (Allemagne, Espagne, Italie, etc.). Le taux d'imposition à la source varie en fonction des conventions fiscales bilatérales entre la France et le pays concerné. La convention fiscale entre la France et ce pays permet généralement d'éviter la double imposition, en accordant un crédit d'impôt en France égal à l'impôt payé à l'étranger. Il est donc indispensable de déclarer ces revenus à l'administration fiscale française, en utilisant le formulaire 2047, et de joindre les justificatifs de l'impôt payé à l'étranger, afin de bénéficier du crédit d'impôt et d'éviter un redressement fiscal. Le crédit d'impôt est limité au montant de l'impôt français correspondant à ces revenus.
Par exemple, si vous percevez des revenus d'une SCPI investie en Espagne, vous serez imposé à la source en Espagne, selon les règles fiscales espagnoles. Vous devrez ensuite déclarer ces revenus en France et bénéficier d'un crédit d'impôt égal à l'impôt payé en Espagne. Il est donc essentiel de conserver tous les justificatifs de l'impôt payé à l'étranger (avis d'imposition, relevés bancaires, etc.) pour pouvoir bénéficier du crédit d'impôt en France. Une erreur ou un oubli dans la déclaration des revenus de source étrangère peut entraîner un redressement fiscal et des pénalités de retard.
La fiscalité à la revente des parts de SCPI
La revente des parts de SCPI est soumise à la fiscalité des plus-values immobilières, qui s'applique lorsque vous réalisez un gain financier lors de la vente de vos parts. Le calcul de la plus-value imposable prend en compte le prix de cession (prix de vente), le prix d'acquisition (prix d'achat) et les frais et taxes déductibles (frais de notaire, commissions, etc.). Des abattements pour durée de détention sont applicables, permettant de réduire l'impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux, en fonction du nombre d'années pendant lesquelles vous avez conservé vos parts de SCPI. La fiscalité des plus-values immobilières est donc un élément important à considérer lors de la revente de ses parts de SCPI, car elle peut avoir un impact significatif sur le montant net que vous percevrez.
Calcul de la plus-value immobilière
La plus-value immobilière est égale à la différence entre le prix de cession (prix de vente) et le prix d'acquisition (prix d'achat) des parts de SCPI. Le prix de cession est le prix auquel vous vendez vos parts, après déduction des éventuels frais de vente. Le prix d'acquisition est le prix que vous avez payé pour acquérir vos parts, majoré des frais d'acquisition (frais de notaire, commissions, etc.). Certains frais et taxes peuvent être déduits du prix de cession et du prix d'acquisition, ce qui permet de réduire la plus-value imposable. Par exemple, les dépenses de travaux peuvent être ajoutées au prix d'acquisition, sous certaines conditions.
- Le prix de cession est le prix de vente des parts, après déduction des frais de vente.
- Le prix d'acquisition est le prix d'achat des parts, majoré des frais d'acquisition.
- Certains frais (travaux, diagnostics) peuvent être ajoutés au prix d'acquisition, sous conditions. Conservez tous les justificatifs.
Abattements pour durée de détention
Des abattements pour durée de détention sont applicables sur la plus-value immobilière, permettant de réduire l'impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux. Ces abattements sont progressifs, augmentant avec la durée de détention des parts de SCPI. Plus vous conservez vos parts longtemps, moins vous paierez d'impôt sur la plus-value, grâce à ces abattements. Ces abattements sont calculés en fonction de deux barèmes distincts : un barème pour l'impôt sur le revenu et un barème pour les prélèvements sociaux.
Par exemple, pour l'impôt sur le revenu (taux de 19%), aucun abattement n'est applicable pendant les 5 premières années de détention. A partir de la 6ème année, un abattement de 6% est appliqué chaque année, jusqu'à la 21ème année. A partir de la 22ème année, un abattement complémentaire de 4% est appliqué. Ainsi, l'exonération totale de l'impôt sur le revenu est atteinte après 22 ans de détention. Pour les prélèvements sociaux (taux de 17,2%), aucun abattement n'est applicable pendant les 5 premières années de détention. A partir de la 6ème année, un abattement de 1,65% est appliqué chaque année, jusqu'à la 21ème année. A partir de la 22ème année, un abattement de 1,60% est appliqué, et à partir de la 23ème année, un abattement de 9% est appliqué. L'exonération totale des prélèvements sociaux est atteinte après 30 ans de détention. Il est donc fiscalement avantageux de conserver ses parts de SCPI pendant une longue période pour bénéficier de ces abattements significatifs.
Exonérations de plus-value
Il existe des cas limités d'exonération de plus-value immobilière, notamment en cas de cession d'un bien immobilier constituant la résidence principale. Cependant, ces exonérations ne sont généralement pas applicables aux parts de SCPI, car elles ne sont pas considérées comme des biens immobiliers occupés à titre de résidence principale. Il est donc important de se renseigner auprès d'un expert fiscal pour connaître les éventuelles exonérations applicables à sa situation personnelle et aux spécificités de son investissement en SCPI. Certaines exonérations peuvent être applicables en cas de donation de parts de SCPI à des membres de sa famille.
Déclaration de la plus-value
La plus-value immobilière réalisée lors de la revente de parts de SCPI doit être déclarée à l'administration fiscale lors de la déclaration de revenus de l'année suivant la cession des parts de SCPI. La déclaration se fait à l'aide d'un formulaire spécifique, le formulaire 2048-IMM, qui doit être joint à votre déclaration de revenus (formulaire 2042). Il est important de joindre à la déclaration tous les justificatifs nécessaires, tels que l'acte de cession, l'acte d'acquisition et les factures des frais et taxes déductibles, afin de justifier le calcul de la plus-value et d'éviter un redressement fiscal. Le taux d'imposition global sur les plus-values immobilières est de 36,2% (19% d'impôt sur le revenu + 17,2% de prélèvements sociaux). Le paiement de l'impôt est effectué lors de la déclaration de revenus.
Stratégies d'optimisation fiscale
Il existe plusieurs stratégies d'optimisation fiscale permettant de réduire la charge fiscale liée à un investissement en SCPI et d'améliorer la rentabilité nette de votre placement. Parmi ces stratégies, on peut citer l'investissement en SCPI via l'assurance-vie, l'investissement en SCPI en démembrement de propriété (nue-propriété/usufruit), l'utilisation de l'IFI pour réduire l'impôt sur la fortune immobilière et l'investissement en SCPI de déficit foncier. Il est important d'adapter sa stratégie d'investissement à ses objectifs fiscaux, à sa situation patrimoniale et à son horizon d'investissement, en tenant compte des avantages et des inconvénients de chaque option.
Investissement en SCPI via l'assurance-vie
L'investissement en SCPI via l'assurance-vie permet de bénéficier des avantages fiscaux de l'assurance-vie, notamment en matière de succession et de fiscalité des retraits. Les plus-values réalisées au sein de l'assurance-vie ne sont pas imposables tant qu'aucun retrait n'est effectué. En cas de retrait, seule la part des plus-values (intérêts) est soumise à l'impôt, après application d'un abattement pour durée de détention, si le contrat a plus de 8 ans. En cas de décès, le capital transmis aux bénéficiaires est exonéré de droits de succession, dans les limites fixées par la loi, qui dépendent de l'âge de l'assuré au moment du versement des primes. Un avantage intéressant est que la fiscalité est différée et que les revenus sont réinvestis automatiquement dans le contrat. La limite d'exonération des droits de succession est de 152 500 euros par bénéficiaire pour les primes versées avant 70 ans.
Investissement en SCPI en démembrement de propriété (nue-propriété/usufruit)
L'investissement en SCPI en démembrement de propriété consiste à séparer la propriété des parts de SCPI en deux : la nue-propriété et l'usufruit. Le nu-propriétaire détient les parts de SCPI, mais ne perçoit pas les revenus (loyers). L'usufruitier perçoit les revenus (loyers), mais ne détient pas les parts. Cette stratégie permet de bénéficier d'avantages fiscaux pour le nu-propriétaire, qui n'est pas imposé sur les revenus pendant la durée du démembrement (généralement de 5 à 10 ans). L'usufruitier, quant à lui, est imposé sur les revenus perçus, mais peut déduire certaines charges. L'intérêt d'un tel montage est de préparer sa succession, de réduire son IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) ou de transmettre progressivement un patrimoine à ses enfants. La valeur de la nue-propriété et de l'usufruit est déterminée en fonction d'un barème fiscal, qui tient compte de la durée du démembrement. Par exemple, pour un démembrement de 10 ans, la valeur de la nue-propriété est d'environ 60% de la valeur totale des parts.
Utilisation de l'IFI pour réduire l'impôt sur la fortune immobilière
L'IFI est un impôt qui s'applique aux patrimoines immobiliers dont la valeur nette taxable est supérieure à 1,3 million d'euros. Il est possible de réduire l'IFI en déduisant de la valeur des biens immobiliers les dettes afférentes à ces biens (emprunts immobiliers, etc.). L'investissement en SCPI peut permettre de réduire l'IFI, à condition de respecter certaines conditions et de justifier que les dettes sont directement liées à l'acquisition des parts de SCPI. Il est important de consulter un expert fiscal pour connaître les conditions de déductibilité des dettes pour l'IFI sur les SCPI et pour optimiser sa stratégie patrimoniale. La valeur des parts de SCPI est prise en compte pour le calcul de l'IFI, au prorata de la quote-part de biens immobiliers détenus par la SCPI. Le taux de l'IFI varie de 0,5% à 1,5% en fonction de la valeur du patrimoine taxable.
Points de vigilance et erreurs à éviter
Il est important d'être vigilant et d'éviter certaines erreurs lors d'un investissement en SCPI, car elles peuvent avoir un impact significatif sur la rentabilité de votre placement et sur votre charge fiscale. Une mauvaise estimation de la tranche marginale d'imposition (TMI), la négligence des prélèvements sociaux, le non-respect des conditions des SCPI fiscales, l'oubli de la déclaration des revenus de source étrangère et les erreurs dans le calcul de la plus-value immobilière sont autant de pièges à éviter. Il est fortement conseillé de se faire accompagner par un expert-comptable ou un conseiller fiscal spécialisé en immobilier pour éviter ces erreurs et optimiser sa fiscalité.
Mauvaise estimation de la tranche marginale d'imposition (TMI)
Une mauvaise estimation de la tranche marginale d'imposition (TMI) peut avoir un impact significatif sur la rentabilité nette de votre investissement en SCPI. Il est donc crucial de bien évaluer sa TMI avant d'investir, car elle détermine le taux d'imposition applicable à vos revenus fonciers. Une TMI trop basse peut conduire à une sous-estimation de l'impôt, tandis qu'une TMI trop élevée peut rendre l'investissement moins attractif. Pour cela, il est possible de réaliser une simulation en ligne, en tenant compte de l'ensemble de vos revenus et de vos charges déductibles, afin d'estimer avec précision votre TMI et de mesurer l'impact fiscal de votre investissement en SCPI.
Négligence des prélèvements sociaux
Les prélèvements sociaux (CSG, CRDS) représentent une part importante de la charge fiscale liée à un investissement en SCPI, avec un taux global de 17,2% en 2024. Il est donc impératif de les prendre en compte dans le calcul de la rentabilité nette de votre investissement. Les prélèvements sociaux s'appliquent sur l'ensemble des revenus fonciers et financiers, après application de l'abattement forfaitaire (régime micro-foncier) ou déduction des charges (régime réel). Il est donc essentiel de ne pas les négliger lors de l'évaluation de la rentabilité de son investissement et de les intégrer dans ses calculs prévisionnels.
Non-respect des conditions des SCPI fiscales
Le non-respect des conditions des SCPI fiscales (Pinel, Malraux, déficit foncier) peut entraîner la remise en cause des avantages fiscaux et obliger l'investisseur à rembourser les réductions d'impôt perçues. Il est donc essentiel de bien connaître les conditions d'éligibilité et de les respecter scrupuleusement. Les conditions peuvent porter sur la durée de détention minimale, les conditions de location (plafonds de ressources des locataires, plafonds de loyers), les plafonds de revenus, etc. Le non-respect de ces conditions peut entraîner un redressement fiscal et des pénalités de retard. Il est donc fortement recommandé de se faire accompagner par un professionnel pour s'assurer du respect des conditions et éviter les mauvaises surprises.
Oubli de la déclaration des revenus de source étrangère
L'oubli de la déclaration des revenus de source étrangère (provenant de SCPI européennes) peut entraîner un redressement fiscal et des pénalités de retard. Il est donc impératif de déclarer tous les revenus perçus à l'étranger, même s'ils ont déjà été imposés à la source. La convention fiscale entre la France et le pays concerné permet généralement d'éviter la double imposition, en accordant un crédit d'impôt en France, mais il est indispensable de déclarer ces revenus et de fournir les justificatifs nécessaires pour bénéficier de ce crédit d'impôt. Conservez précieusement tous les documents relatifs à vos revenus de source étrangère, tels que les avis d'imposition et les relevés bancaires.
Erreurs dans le calcul de la plus-value immobilière
Des erreurs dans le calcul de la plus-value immobilière peuvent entraîner un redressement fiscal et des pénalités de retard. Il est donc essentiel de bien calculer la plus-value, en prenant en compte le prix de cession, le prix d'acquisition et les frais et taxes déductibles. Il est également important de justifier les frais et taxes déductibles, en conservant les factures et les justificatifs. Une erreur dans le calcul de la plus-value peut entraîner une sous-estimation de l'impôt et un redressement fiscal. Faites appel à un notaire ou à un expert-comptable pour vous accompagner dans le calcul de la plus-value et éviter les erreurs.
Confier sa déclaration à un expert-comptable ou un conseiller fiscal spécialisé en immobilier peut être une solution pertinente pour éviter ces erreurs, optimiser sa fiscalité et maximiser la rentabilité nette de son investissement en SCPI. Le coût de cette assistance professionnelle peut être largement compensé par les économies d'impôt réalisées et par la sécurité juridique apportée.